Un petit bourg dont la longue histoire est très intéressante.
La première occupation de l’homme remonte à l’âge de bronze, -1400 à -700 avant Jésus Christ.
L’ilot du Roselet prolongement naturel du Taillefer, récif rocheux hors d’eau au milieu du lac (actuellement signalé par un repère métallique où les nageurs ont pied), émergeait durant la préhistoire.
C’était une protection sur laquelle subsistent, encore de nos jours, des restes de pilotis de constructions lacustres.
En 1856, un plongeur genevois monsieur Gosse et deux de ses amis annéciens (MM. Serand et Poulet) découvrent et rapportent les premiers objets de la préhistoire : poteries, bracelets, anneaux et tessons divers ainsi qu’une hache de bronze (déposée au musée d’Annecy). De plus importantes fouilles seront menées en 1860 avec l’aide d’une drague ! On a pu déterminer que le site et les objets dataient de la phase du bronze final (900 ans avant J.C.).
Les Celtes ont ensuite occupé le roc, suivis par les Romains qui construisirent un castrum.
Cette position leur permettait de contrôler la route qui empruntait une faille dans le Taillefer.
Par ailleurs, la toponymie révèle que le nom de cette commune se réfère au terme celtique « Don » qui signifie monticule fortifié donc que sa position était importante durant l’occupation romaine puis féodale.
Au Moyen-âge, les deux châteaux, le Châteauvieux et le châteauneuf , permirent aux chevaliers de Duin de s’enrichir grâce aux droits de passages routiers et maritimes (droits de pêche).
Au XIV ème siècle, la famille de Duin devient seigneur de Val d’Isère. A son apogée, Duingt était le chef lieu du canton de 1793 à 1860, remplacé ensuite par le canton d’Annecy sud.
Église néogothique inaugurée en 1903
Elle remplace une autre église construite sur le même site. Cette église construite près du lac était beaucoup plus vaste que celle qui se trouvait à l’emplacement de l’ancien cimetière, à flanc de coteau du Taillefer dominant le village, d’accès difficile.
Saint patron de l’église : Saint-Germain
En l’an 448, Germain évêque d’Auxerre passe par la voie Romaine qui traverse le village pour se rendre à Rome plaider la cause des bretons auprès du pape et de l’empereur. Il mourra cette année là et sera canonisé sous le nom de St Germain l’Auxerrois. C’est le véritable St Patron du village.
Il aurait été plus logique de choisir St Germain de Talloires mort en 1018 et qui avait été précepteur de St Bernard de Menthon. Une jeune fille de Duingt, malade de troubles neurologiques, sera guérie en venant en pèlerinage près de l’Hermitage de St Germain. Elle contribuera à la canonisation de Germain de Talloires.
Vestiges antiques
Ex-voto au dieu Castor découvert au moment de la construction de l’église (1901) qui se trouve au musée d’Annecy indique la présence romaine sous l’empereur Trajan (91 après J.C).
Sculpture du XVI° siècle conservée au musée du Château d’Annecy ; il s’agit de la statue de Saint-Hubert transférée de l’ancienne église de Duingt (la primitive, dans le cimetière).
La « Dannaz » ou muraille « des Sarrazins » située à mi-hauteur du flanc ouest du Taillefer dont il ne reste que des pierres entassées.
La voie romaine (conduisant d’Annecy à Faverges : Boutae à Casuaria), il s’agit d’une voie menant de Rome à Genève par le col du petit Saint-Bernard.
La Maladière
Etablissement à vocation charitable destiné à recueillir les lépreux d’abord puis les autres malades grabataires. Construit loin de toute habitation, au XIV°siècle par les moines de Talloires, son activité atteindra son maximum durant l’épidémie de peste de 1585-1588. L’activité sanitaire décline ensuite et plusieurs bâtiments seront détruits au XVIII°siècle dont la chapelle St. Jacques.
La culture de la vigne
Les habitants de Duingt possédaient des vignes de l’autre côté du lac, à Angon, sur la commune de Talloires, qu’ils allaient exploiter en bateau. Cette culture a totalement disparu aujourd’hui. Mais la vigne se cultivait également au bord du lac, les treilles étaient suspendues au-dessus de l’eau.
Minerai de charbon
Un gisement de lignite d’une longueur de 12 km a été découvert dans la montagne d’Entrevernes au-dessus du village des Maisons faisant partie de la commune de Duingt. Il sera exploité jusqu’en 1880. Le lignite était acheminé par traineaux jusqu’au lac puis en bateau vers Annecy pour fournir en matière première la Manufacture d’Annecy (pour ses foyers à vapeur) et les forges de Cran (pour faire des barres en fonte, tôles et des ustensiles de cuisine). L’exploitation du minerai épuisera les ressources en bois, obligeant les habitants du village des Maisons à habiller leurs granges de clayonnage, entrelacement de branches d’aulnes, appelé droblesses qui font aujourd’hui la spécificité du village d’Entrevernes tout proche.
Les fours à pain
Four banal au hameau de Dhéré, situé en bordure de la route qui conduit à Entrevernes. Sur sa gauche vous avez l’accès au chemin communal des « Vettes ».
La toiture a été restaurée, il n’est plus utilisé.
Four banal au village des Maisons
« Le four des maisons a été restauré récemment et il fonctionne chaque été pour la fête du four. »
Trois ruisseaux traversent la commune
Le ruisseau d’Entrevernes alimente en particulier le lavoir municipal réhabilité récemment devant la mairie.
Le nant des champs fleuris parfois appelés « nant fleuri » ; il fait la limite entre Duingt et Saint-Jorioz depuis le hameau de Fergy jusqu’à l’ancienne voie ferrée (maintenant piste cyclable).
Le nant Terlin, ce ruisseau parcourt la commune en traversant des parcelles privées. Il vient de Fergy, traverse la route de Magnonnet et finit sa course derrière le Club Nautique, à la plage municipale.
Ces ruisseaux ont un cours intermittent et cela explique qu’ils n’aient pas pu être exploités par un moulin durable.
Anecdote
Les jeunes bergères accompagnant les chèvres sur le Taillefer au-dessus de Duingt, afin sans doute de tromper l’ennui, ont gravé au sol, dans la pierre, des marelles dont on peut encore aujourd’hui deviner les traces, d’où le nom de Marolet donné par les Dunois à cet endroit.